Quelqu’un a écrit avant moi, mais j’ai oublié son nom, que le Français qui fait bâtir une maison commence par l’entourer d’un mur couronné de tessons de bouteilles, l’Anglais par l’encadrer de haies vives et l’Américain par semer du gazon autour. C’est exact. Même dans les villes, les maisons sont ceinturées de gazon et rien d’autre ne les sépare des voisins ou du trottoir, de sorte que l’on a toujours l’impression de circuler dans un parc. L’illusion est d’autant plus facile que les maisons elles-mêmes ressemblent davantage à des jouets qu’à de vraies maisons.
Extrait de l’ouvrage : Simenon Georges “Des phoques aux cocotiers et aux serpents à sonnette”. L’Amérique en auto. (1946)