Amsterdam ou la dictature de la bicyclette

Un petit article d’une sensible mauvaise foi, mais qui n’enlève rien au fond de la réflexion.

 

Amsterdam bicyclette cadenas

Ah… Amsterdam, ville incroyable et surprenante que la Venise du Nord.

Quoi de plus représentatif que le vélo pour définir Amsterdam en dehors de ses fameux canaux ? Frappant de voir l’importance, pour ne pas dire l’omniprésence du vélo dans cette ville. La voiture est reléguée à sa portion congrue, seul reste le bus, le taxi, quelques voitures garées de propriétaires chanceux ? Ce n’est pas si sur. Il faut bien dire qu’Amsterdam semble avoir trouvé le bon compromis qui permet la quasi-absence de l’automobile par la présence diversifiée et de qualité, du transport en commun et des moyens de déplacement que l’on qualifie sommairement de « doux ».

Car conduire une voiture à Amsterdam semble s’apparenter à un calvaire. Tant mieux, me direz-vous, moins de voitures en ville, plus de place aux déplacements doux. Le rêve de tout urbaniste idéaliste (mais pas trop) et Homme politique qui se respecte !

Il est vrai que rien ne donne particulièrement envie de se déplacer en voiture. Jonglez entre les très nombreuses lignes de tramway, et les pistes cyclables pas moins présentes n’ont rien d’une sinécure. Mais contrairement à bien d’autres grandes villes d’Europe, Paris en tête, les transports de substitutions qu’est le tramway, le bus par exemple, sont d’une très grande efficacité.

C’est là toute la difficulté des politiques urbaines mise en place aujourd’hui dans les grandes villes du monde. Réduire la place de la voiture en ville et favoriser les modes de transport « doux ». C’est surtout donner l’envie aux citadins de troquer ses habitudes de déplacement quotidien par la voiture, pour le tout-transport en commun. Paris à ses méthodes, et surtout ses blocages comme tant d’autres. Il n’est pas nécessaire d’être pléthorique dans le choix, car ce n’est pas la quantité qui compte, mais la qualité du service…

N’en reste pas moins, le principal propos de cet article, j’exprime la un avis sur la dictature du vélo à Amsterdam, car toute médaille brillante soit-elle possède invariablement un revers. Le vélo comme moyen prioritaire de locomotion à Amsterdam, c’est surtout un moyen de transport qui semble se substituer à l’automobile avec les mêmes travers comportementaux. Le rapport au piéton dont je rapprocherais sans faire état d’une certaine généralisation du propos, de celui de l’automobiliste vis-à-vis du piéton aujourd’hui.

L’ordre hiérarchique du transport ne semble pas totalement bouleversé par ce nouveau paradigme dans le transport urbain. Bien que l’automobile se soit retrouvée à l’autre bout de la chaine « alimentaire ». Retirer un prédateur, un autre prendra sa place, et c’est généralement celui que l’on tendait justement à protéger du dit prédateur urbain, qui le devient à son tour.

L’espace urbain, l’espace public plus communément ne s’est pas particulièrement transformé par cette nouvelle approche du déplacement en ville à Amsterdam. La place du piéton n’est pas plus importante, mais l’ambiance est tout autre, il faut bien l’avouer. Qu’en est-il du vélo que l’on surnomme affectueusement La petite Reine ? En tout cas à Amsterdam elle semble avoir trouvé une place royale.

A propos Calosci Loup

Géographe et Architecte de Formation et actuellement doctorant en Architecture à l'ENSAPLV & Paris Sorbonne 1.

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